Publié le 30 juin 2021
Article écrit par PIERRE-OLIVIER PAQUET, agr., Expert-conseil ruminant/végétal
Le printemps vient de se terminer et la saison des arrosages est bien entamée. Comme plusieurs d’entre vous le savez, la phytoprotection demande beaucoup d’efforts puisque l’on doit suivre les stades de croissance des cultures, faire des dépistages, choisir le bon produit en fonction des plantes adventices et faire un suivi post-arrosage. En plus d’être énergivore et de demander beaucoup de temps, cette étape est cruciale afin d’obtenir de bons rendements à la fin de la saison. Ainsi, un bon arrosage rendra les étapes ultérieures, comme la récolte et le conditionnement des grains, plus simples et plus efficaces. Jusqu’ici, je ne crois avoir surpris personne en décrivant les bienfaits d’un arrosage réussi. Toutefois, bien que le choix du bon produit appliqué dans de bonnes conditions et au bon stade nous aide à réussir notre arrosage, il y a un aspect très important à ne pas négliger : la qualité de l’eau. L’eau constitue dans la majorité des cas une très grande proportion de notre bouillie. De ce fait, il est important de vérifier quelques critères afin d’assurer la meilleure efficacité possible des produits.
Les facteurs les plus importants à vérifier dans l’eau sont la turbidité, la dureté et le pH. Ce qu’on entend par la turbidité, ce sont les sédiments (particules de sol ou de matière organique) en suspension dans l’eau. La turbidité de l’eau peut faire en sorte que le produit va se fixer sur les particules de sol, ce qui risque de réduire son efficacité. Les produits à base de glyphosate, par exemple, sont très affectés par ce phénomène. Ainsi, il est important d’avoir une eau claire qui n’a pas de sédiments.
Ensuite, la dureté de l’eau peut, elle aussi, affecter l’efficacité de certains produits. Dans l’eau, il y a des minéraux chargés positivement comme le fer, le magnésium ou le calcium. Ces cations peuvent se fixer sur les molécules de matière active chargées négativement ce qui aura pour effet d’empêcher la molécule d’entrer dans l’organisme nuisible, de ralentir son entrée ou tout simplement de la faire précipiter. Le glyphosate, le 2,4-D et le glufosinate sont tous des exemples de produits sensibles à la dureté de l’eau. Donc, il peut être justifié de prendre un échantillon de votre eau utilisée pour votre arrosage afin de connaitre sa dureté. De plus, il est possible d’ajouter des produits comme le sulfate d’ammonium à votre bouillie dans le but de corriger les effets indésirés de la dureté. Le sulfate, qui est chargé négativement, va se fixer aux molécules qui sont chargées positivement dans l’eau, comme le calcium, afin de les neutraliser. Pour ce qui est du pH, un pH trop élevé peut entrainer une dégradation des matières actives (hydrolyse alcaline) ce qui entraine une perte d’efficacité des produits. Il existe des produits à ajouter à l’eau lors de la préparation de votre bouillie pour corriger le pH et contrer les effets néfastes d’une eau dure.
Pour plus d’informations, n’hésitez pas à contacter votre expert-conseil!
Bon été !