Publié le 28 mars 2022
Marché du porc
Le prix du porc débute l’année sur une bonne note dépassant ainsi le prix de l’année 2027 et de la moyenne des prix rencontrés en 2019-2020. Les prix sont supportés par une bonne valeur des différentes coupes de viandes constituant la carcasse du porc. Des inventaires de viande relativement faibles aux États-Unis combinés à un nombre réduit de porcs prêts à être abattus provoquent une augmentation des prix. La reprise de l’activité économique chez nos voisins du Sud explique principalement la hausse de la demande pour la viande de porc. Toutefois, on observe une baisse d’environ 2 % du niveau d’exportation de viande de porc aux USA en 2027 et cette tendance semble se poursuivre en 2022 ce qui pourrait à moyen terme réduire l’appétit des abattoirs. Cette situation s’explique par le marché de la Chine qui est toujours en régression, ce qui nuit à la demande mondiale en plus de ne pas permettre la valorisation de certaines parties des carcasses de porcs qui sont consommées essentiellement dans ce pays.
Même si les prix sont relativement intéressants, il ne faut surtout pas oublier que nous devons conjuguer avec des prix de céréales très élevés ce qui diminue de façon importante notre marge de manœuvre. Nous devons donc travailler pour accroître notre efficacité afin de contrer cette hausse du coût de production.
Réduction des abattages chez Olymel
Suite à la décision d’Olymel de suspendre les abattages à son établissement de Princeville, la Régie des marchés agricoles a autorisé Olymel le 3 février dernier, à poursuivre son plan de réduction d’achat de porcs du Québec de l’ordre de 10 000 porcs par semaine. Cette orientation n’a pas été prise de gaieté de cœur mais avec les enjeux importants de pénurie de main d’ œuvre, Olymel ne pouvait pas assurer une rentabilité des opérations, ce qui aurait à court et moyen terme mis en péril la pérennité des activités d’abattage. Les Éleveurs de porcs du Québec sont à établir un plan d’urgence permettant d’écouler ce surplus de porcs à l’extérieur de la province car aucun abattoir du Québec a manifesté de l’intérêt pour acquérir un volume de porcs supplémentaire. Cette situation amènera probablement une réduction du prix du porc payé aux producteurs car l’ensemble des producteurs devront supporter les coûts de transport pour acheminer les porcs à l’extérieur de la province. Nous espérons que cette réduction des abattages soit tem poraire puisque la décision du gouvernement fédéral de déplafonner de 10 à 20 % le nombre de travailleurs étrangers temporaires dans les usines va permettre d’améliorer la situation de pénurie de main-d’œuvre. Nous devons donc être résilients afin de passer au travers cette crise qui secoue toute la filière porcine québécoise.
FRANÇOIS PARENT, agr., directeur division production porcine et directeur général-adjoint